Quand j’étais en formation d’éducateurs spécialisés à Paris, j’ai eu la chance de pouvoir effectuer un stage d’un mois à Bamako avec les enfants des rues. Ce fut l’occasion de rencontrer Mamadou Touré, président de l’association Sinjiya-ton Mali, et acteur incontournable du travail social.
Quelques années plus tard, en poste d’éducatrice spécialisée, j’ai participé à un chantier de solidarité internationale avec un groupe de jeunes (construction d’une école). C’est tout naturellement que nous avons choisi d’être hébergés à « Dalibougou », par solidarité avec Sinjiya-Ton. Et c’est tout naturellement que nous avons commencé à tisser des liens avec le personnel et les enfants de Dalibougou. Un regard, un sourire, quelques mots échangés, une partie de cartes…Trois semaines plus tard, nos jeunes ne voulaient plus quitter Dalibougou et :
- la quiétude des repas partagés dans la cour ombragée autour de la grande table accueillante et conviviale,
- les plats savoureux du chef cuisinier,
- la jovialité et le dynamisme des enfants,
- les soirées bercées par leurs voies mélodieuses se mêlant au son de la Kora,
- la disponibilité de Mamadou, malgré son emploi du temps hyper chargé, pour nous parler de son travail
- les tournées auxquelles il a bien voulu nous faire participer la nuit à la rencontre des enfants des rues.
Les instants de vie partagés à Dalibougou ont été bien plus efficaces que tous nos discours sur les notions d’ « aide » et de « développement » que nous voulions transmettre aux jeunes à travers cette expérience.
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