Dalibougou



15 mars 2007

Patrice, éducateur à Paris, 1 mois à Dalibougou en 2007

Educateur de rue dans une association de prévention a Paris, je me suis rendu un mois à Bamako au sein de l’association Sinjiya-ton dans le cadre d’un échange de pratiques éducatives.

Ce séjour, bien que soutenu par ma direction, s’est effectué dans un cadre privé. Logé à Dalibougou, auberge solidaire rattachée à Sinjiya-ton, j’ai eu tout le loisir de me rendre compte du travail effectué par Mamadou (président de Sinjiya-ton), les intervenants éducatifs et tout le staff travaillant auprès de l’association (réception, cuisine et vie quotidienne)

Lors d’un passage précédent au Mali, j’avais eu l’occasion de discuter avec Mamadou et j’ai constaté les difficultés et les besoins dans lesquels il se débattait.

J’ai décidé d’y retourner et j’ai été donc accueilli du 7 janvier au 10 février 2007 à Dalibougou. Le séjour s’est effectué sur la période de mes congés et a été financé (vol, hébergement, nourriture) sur mon budget personnel.

Je suis arrivé à Dalibougou le 7 février afin de passer du temps avec les enfants et l’équipe éducative,

dans le but de partager nos différences en matière d’éducation et de travail social.

Durant ce mois j’ai participé à l’ensemble des activités de l’association.

J’ai été impliqué dans les suivis de scolarité et de formation, dans les suivis pédagogiques et le fonctionnement d’équipe,

Moniteur secouriste de formation, j’ai enseigné les gestes qui sauvent.

J’ai été un participant observateur bien plus qu’un observateur participant, en partageant le quotidien des enfants et du personnel, les repas, les jeux, les couchés des enfants, sans parler du célèbre thé malien.

Je me suis fait des amis inoubliables parmi les éducateurs et les habitants du quartier, j’ai eu l’honneur qu’ils me fassent partager leur intimité et ai été baptisé Balé Niaré

( « ba » comme le vieux, le père et « blé » comme la couleur claire, blanche ; « Niaré » comme l’ethnie fondatrice de Bamako )

J’ai partagé des moments privilégiés avec les enfants au cours de nombreuses journées et soirées et me suis extrêmement attaché à eux. À tel point que, malgré toute mon expérience sur la distance éducative, mon départ fut un moment difficile.

Sinjiya-ton emploie une pédagogie toute particulière pour le Mali.

Le principe de non-violence adoptée n’est pas une notion très répandue dans la société malienne.

Malgré tout, il arrive que des enfants fuguent du foyer, nostalgiques de leur ancienne vie dans la rue, de son illusoire liberté, cortège de produits stupéfiants et autres petites combines.

La plupart des enfants sont scolarisés avec des résultas de variable à excellent, Quelques-uns sont en formation.

Mamadou et son équipe réfléchissent à une pédagogie active ou les enfants participent aux décisions et à la vie du lieu. Les actions, les activités sont réfléchies et l’équipe est ouverte à la remise en question, aux améliorations et innovations dont nous avons pu discuter tout au long de mon séjour. Les écrits et la réflexion tiennent une place importante dans leur travail.